Lorsque de nouveaux projets ou objectifs professionnels se profilent à l’horizon, il est tentant de se lancer tête baissée, les pieds joints et prendre les tâches à bras le corps… Mais il est difficile de maintenir cette énergie initiale sur la durée. Beaucoup d’entre nous finissent par se désengager, tandis que d’autres se surpassent jusqu’au risque de s’épuiser.
La clé du succès n’est pas de commencer fort, mais de rester fort. Il est donc important de s’autoréguler. Tout d’abord, fixez des limites à ce que vous devez faire pour progresser vers un objectif dans un laps de temps donné. Deuxièmement, comprenez comment vous avez tendance à travailler – si vous travaillez dur et rapidement jusqu’à l’épuisement, si vous travaillez lentement et que vous vous précipitez vers la ligne d’arrivée, et faites des ajustements en conséquence. Troisièmement, prévoyez du temps pour le repos et la récupération en fonction de votre tendance à travailler. Enfin, créez des espaces de respiration dans votre emploi du temps pour un travail dédié.
On peut tous être plein d’entrain au commencement d’un projet et déborder d’énergie. Mais qu’en est-il après cet élan initial ? Vous sentez-vous toujours dans le même état d’esprit après quelques semaines, quelques mois ou même un an après avoir commencer un nouvel emploi, objectif ou projet ? Avez-vous abandonné vos ambitions ? Continuez-vous à aller de l’avant tout en combattant les signes de fatigue ou d’épuisement ? Ou bien oscillez-vous entre l’hyper-productivité et l’inaction ?
La clé du succès au travail et dans la vie n’est tant de commencer fort, mais de le rester. Et l’une des clés de cette résistance est l’autorégulation. Il s’agit d’oeuvrer dans des limites inférieures et supérieures d’activité en déterminant à l’avance la quantité minimale et maximale d’actions que vous allez entreprendre pour atteindre un objectif spécifique dans un certain laps de temps (par exemple, un jour ou une semaine). Vous éviterez ainsi de décompenser parce que vous avez abandonné ou perdu tout intérêt, et de vous retrouver en situation d’épuisement professionnel.
Il existe quatre grandes étapes pour générer un élan nécessaire et suffisant pour atteindre ses objectifs et qui soit durable dans le temps. En suivants ces étapes vous pourrez accomplir davantage d’objectifs dans votre vie professionnel avec moins d’efforts – et en conservant une motivation pérenne.
Fixez des limites supérieures et inférieures
Se fixer des objectifs est une idée somme toute assez commune et triviale, surtout au début de l’année. Mais peu de personnes prennent réellement le temps d’écrire les étapes qu’elles suivront durant les mois à venir pour atteindre leurs objectifs. Et sans doute, encore moins de personnes prennent le temps de définir leurs limites « supérieures » et « inférieures » quotidiennes pour chacun de leurs objectifs.
Cette notion tire son origine de l’essentialisme, une discipline que l’on pourrait résumer comme étant partisan du moindre effort, mais toujours dans une optique de forte valeur ajoutée ! Autrement dit, c’est l’art de faire moins mais mieux au travail ! Un auteur comme Greg McKeown suggère dans l’un de ses livres Effortless, l’idée de fixer des limites concrètes à la fois pour le minimum et pour le maximum que vous ferez dans une journée donnée sur vos priorités importantes. Par exemple, pour atteindre les objectifs de vente, vous pouvez déterminer de ne jamais faire moins de cinq appels de vente dans une journée et jamais plus de 10 appels de vente dans une journée.
Vous pouvez étendre ce principe à tout projet ou objectif que vous souhaitez accomplir. Par exemple, si vous voulez écrire un livre, vous pouvez décider d’écrire au moins 30 minutes par jour et pas plus de trois heures par jour pour éviter de vous épuiser. Ou pour l’exercice physique, vous pouvez décider de vous entraîner pas moins de trois fois par semaine et pas plus de cinq fois par semaine, afin de faire suffisamment d’exercice et d’avoir du temps pour vos autres priorités, comme passer du temps avec votre famille ou vos tâches personnelles.
Ces limites vous donnent une certaine marge de manœuvre, mais aussi la possibilité de rester sur la bonne voie au fil du temps. Lorsque vous fixez vos propres limites supérieures et inférieures, réfléchissez à ce que vous pourriez faire de moins dans un domaine particulier pour avoir l’impression de poursuivre sur votre lancée. L’objectif est de ne pas avoir l’impression de s’être « arrêté » et de devoir fournir un effort supplémentaire pour briser l’inertie et redémarrer. Et lorsque vous définissez vos limites supérieures, pensez à ce que vous devez faire pour que votre investissement dans ce domaine particulier ne prenne pas tellement de votre temps que d’autres domaines de votre vie en souffrent.
Comprenez vos prédispositions
Le terme de prédisposition renvoit aux tendances, aux inclinons de l’humeur d’une personne vers un certain but.
Face à un objectif, avez-vous tendance à passer à la vitesse supérieure et à essayer d’y rester 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ? Êtes-vous la plupart du temps peu motivé, et devez-vous souvent vous dépêcher d’atteindre la ligne d’arrivée à la dernière minute ? Vous trouvez-vous en train de vaciller entre des extrêmes où un jour vous travaillez compulsivement jusqu’aux petites heures de la nuit, et le jour suivant vous vous effondrez et ne faites presque rien ?
En fonction de votre tendance habituelle, vous pouvez procéder de l’une des trois manières suivantes :
- Pour ceux qui appartiennent à la première catégorie, celle des « fortes pulsions », vous devez vous donner la permission d’être humain, de vous reposer et d’avoir de vrais temps morts. Surveillez de près si vous ne dépassez pas votre limite supérieure d’activité et ne vous dirigez pas vers un épuisement professionnel.
- Pour ceux qui se trouvent dans la deuxième catégorie, celle des « basses énergies », surveillez de près si vous restez ou non au-dessus de votre limite inférieure. Vous voulez vous assurer que vous faites au moins le minimum avant de vous détendre (aussi tentant que cela puisse paraître).
- Pour ceux qui appartiennent à la troisième catégorie, celle des « pulsions fluctuantes », vous devrez garder un œil sur les deux limites. En évitant de dépasser votre limite supérieure, vous éviterez de tomber en dessous de votre limite inférieure le jour suivant.
Accordez vous du repos et des temps de récupération
En tant qu’êtres humains, nous sommes conçus pour des cycles d’activité et de repos. C’est pourquoi nous dormons la nuit, pourquoi les week-ends sont une partie essentielle d’une semaine de travail productive, et pourquoi même les sportifs de haut niveau ne peuvent pas s’entraîner en permanence.
Si vous êtes une personne très active, vous devez être particulièrement attentif à vous accorder des temps de repos et de récupération. Si vous avez cette tendance, alors il faut faire en sorte que votre temps personnel ne soit pas aussi chargé que votre temps de travail. Cela signifie qu’il faut considèrer son temps libre non seulement comme du temps pour accomplir des tâches personnelles, mais aussi comme du temps pour se reposer. Par exemple, deux matins par semaine, je ne me réveille pas à 5 h 15 pour aller courir. Au lieu de cela, je m’accorde du temps pour contempler la vie, lire des articles intéressants ou simplement faire la grasse matinée. Je prends aussi consciemment le temps, le week-end et le soir, d’entrer en compagnie avec mes amis, ma famille sans limite de temps, c’est à dire en laissant les choses prendre le temps qu’elles prennent.
Si votre niveau de dynamisme est faible, assurez-vous d’avoir atteint votre limite inférieure d’activité avant de faire une pause. Cela signifie que vous pouvez toujours faire des pauses, mais seulement après avoir progressé vers un objectif.
Et si votre dynamisme fluctue, vous devrez vous rappeler de vous reposer et de récupérer les jours où vous vous sentez au sommet du monde et où vous avez l’impression de pouvoir travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de ne pas vous effondrer le lendemain. Cela peut inclure les éléments de base comme prendre le temps de manger, bouger de votre chaise en vous étirant ou en marchant, et ne pas rester debout trop tard, même si vous vous sentez plein d’énergie. Forcez-vous à vous arrêter lorsque l’heure du coucher est raisonnable pour vous, afin de pouvoir recommencer à zéro le lendemain.
Accordez-vous du temps et de l’espace pour respirer
Pour avoir de l’endurance, vous devez maintenir votre travail dans des limites durables – et vous devez travailler à un rythme durable. Il y a des jours où des réunions consécutives sont nécessaires tandis que d’autre nécessitent que vous passiez d’une tâche à l’autre. Mais pour la plupart des personnes, cette stratégie n’est guère viable à long terme.
Dans la mesure du possible, aménagez-vous au moins quelques heures par jour ou par semaine où vous n’êtes pas en réunion. Mieux encore, si vous pouvez vous réserver de plus grandes plages de temps pour réaliser des projets plus importants, vous pouvez vous donner la permission de vous plonger dans le travail sans la pression d’un timing trop serré. Par exemple, définissez le mercredi (ou un autre jour de la semaine) comme un jour libre d’appels. Cela permet de réaliser des projets spécifiques, comme la rédaction d’un article. Ainsi le mercredi est bloqué de manière récurrente en tant que « journée de projet », de sorte que personne ne peut programmer de réunions ce jour. Si vous pouvez travailler de chez vous ou dans un espace de travail hybride les jours où vous voulez faire un travail plus approfondi, il est généralement plus facile de le faire sans être interrompu.
La vie n’est pas un sprint. C’est un voyage permanent. Et pour rester performant, en bonne santé et heureux au travail et en dehors, vous devez faire preuve de persévérance. Examinez attentivement votre façon de travailler et suivez ces conseils pour vous assurer que vous travaillez de façon efficace, productive et dans les limites de vos possibilités.